statine coronarographie valmy

Statines (1)

Statines

Pourquoi traiter mon cholestérol?

En consultation, une question revient régulièrement : "Pourquoi on me donne un traitement pour le cholestérol alors que je n'ai pas de cholestérol?" ou encore "Selon les normes du laboratoire, je n'ai pas de cholestérol.."

 

Le besoin ou non d'un traitement pour le cholestérol dépend à la fois de votre taux habituel (qui peut être élevé ou non) mais aussi et surtout de la présence de certaines maladies ou facteurs de risque cardiovasculaire.

 

Il faut considérer 2 principales situations : la prévention primaire et la prévention secondaire.

 

A - Prévention primaire

Il s'agit d'éviter la survenue d'un premier accident cardiovasculaire (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral…).

 

 

1 - Personnes apparemment en bonne santé (hors diabète, insuffisance rénale, hypercholestérolémie familiale sévère qui relèvent de recommandatations spécifiques même en prévention primaire).

Il existe des scores de risque intégrant différents paramètres dont l'âge et les autres facteurs de risque.

On utilise SCORE2 (version bas risque pour la France).

Ce score détermine le risque d'accident cardiovasculaire fatal ou non fatal à 10 ans (en % de personnes décédées ou atteinte d'une maladie cardiovasculaire dans une période de 10 ans).

Entre 50 et 69 ans, le haut risque c'est un risque d'évènement cardiovasculaire supérieur à 10% à 10 ans.

Score de risque de premier accident cardiovasculaire fatal ou non à 10 ans dans la population française apparemment en bonne santé.

Les personnes diabétiques, qui ont une insuffisance rénale ou une hypercholestérolémie familiale sévère relève de recommandations spécifiques.

risque cardiovasculaire SCORE 2

Le cholestérol LDL est un paramètre parmi d'autres.

Le risque de mortalité ou d'atteinte cardiovasculaire dépend également d'autres facteurs de risque (tabagisme, hypertension artérielle, âge, sexe...)

À noter que d'autres facteurs de risque ne sont pas inclus (surpoids, inactivité physique...) mais ont également un impact.

Pour le cholestérol, il existe une relation assez linéaire entre le taux de cholestérol LDL et le risque de maladie cardiovasculaire.

Néanmoins, l'association d'une hypercholestérolémie avec d'autres facteurs de risque majore nettement le risque d'événement cardiovasculaire. Ainsi, par exemple, un même taux de cholestérol expose à un risque plus élevé si l'on est fumeur et porteur d'une hypertension artérielle...

Tiré du New England Journal of Medecine. attained age : âge atteint / lifetime risk : risque la vie durant.

Par exemple, un patient de 55 ans, diabétique, hypertendu et/ou fumeur a 25 % de risque d'avoir un accident cardiovasculaire mortel ou non. L'objectif de LDL-cholestérol à atteindre sera très bas.
A l'inverse, un patient de 55 ans sans problème aura un risque < 10 % d'avoir eu un accident du même type arrivé à l'âge de 80 ans.

 

Ainsi le calcul du score SCORE2 ou SCORE2-OP (pour les plus de 70 ans) permettra de déterminer, au cas par cas, les objectifs de LDL cholestérol en fonction de la présence d'autres facteurs de risque : 

Ainsi, pour un même niveau de cholestérol, la personne pourra avoir : 

- aucun traitement

- un traitement réduisant de manière modérée son LDL-cholestérol

- un traitement visant à réduire de manière importante son LDL-cholestérol. 

B- Prévention secondaire

Il s'agit d'éviter la récidive d'un nouvel accident vasculaire (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, artérite des membres...)

Ces personnes sont placées d'emblée dans un groupe à haut risque.

Le LDL-cholestérol doit être fortement réduit (< 0,55 g/l idéalement) chez tous les patients.

statine cholestérol

Primary/secondary prevention : prévention primaire/secondaire. Pour un niveau de LDL-cholestérol donné, le risque est plus important en prévention secondaire que primaire. Cet effet est d'autant plus marqué pour les taux de LDL cholestérol les plus hauts (observer la divergence entre les deux courbes, d'autant plus marquée que le LDL est élevé).

C- Ce qui détermine le taux de LDL-cholestérol?

Nous savons aujourd'hui que notre LDL cholestérol est déterminé à environ 80 à 90 % par notre génétique (production principalement nocturne de cholestérol par le foie).

Inversement, le LDL cholestérol n'est déterminé qu'à 10 à 20 % maximum par notre alimentation (les plus gros pourcentage 20 %, voire un peu plus, correspondent à des personnes faisant de grosses erreurs alimentaires).

Ainsi, à moins de faire de grosses erreurs alimentaires, on ne peut espérer une réduction de plus de 20 % de son taux de LDL cholestérol par un régime seul. 

Bien sûr, cela ne veut pas dire qu'il ne faut faire aucun effort alimentaire...

D- Comment baisser le taux de LDL-cholestérol ?

Dans la grande majorité des cas, il faut recourir à un traitement abaissant le LDL cholestérol. 

Ce traitement peut prendre différentes formes : 

- statine seule à plus ou moins forte dose ; 

- association ézétimibe/statine à plus ou moins fortes doses ; 

- ézétimibe seul

- anticorps anti PCSK9

L'association ézétimibe/statine est souvent prescrite d'emblée aux personnes les plus à risque (prévention secondaire ou prévention primaire chez les personnes les plus à risque).

Cette association permet aussi d'utiliser de plus faibles doses de statine si cette dernière est responsable d'effets secondaires. En effet, ces effets secondaires sont souvent dépendants de la dose utilisée.

Cette explication générale avait pour but de répondre à la question posée en début d'article : "pourquoi me donne t-on un médicament contre cholestérol alors que je n'ai pas de cholestérol selon les normes du laboratoire?"

Si votre cholestérol vous paraît normal et que vous avez un traitement (notamment une statine), c'est que votre médecin a jugé qu'il fallait vous protéger d'un accident vasculaire. Soit parce que vous en avez fait un, soit vous avez une maladie des artères ou que vous êtes à risque suffisamment élevé (par exemple diabétique à risque).

En résumé, plus le niveau de risque cardiovasculaire est haut, plus le niveau de LDL-cholestérol doit être bas ! Peu importe les "normes" du laboratoire. Dans certains cas, il faut "descendre" bas.

D'autres textes suivront pour expliquer plus en détail les objectifs de LDL cholestérol devant être atteints dans différentes situations en prévention primaire en fonction du niveau de risque cardiovasculaire et en prévention secondaire.

sédentarité

SÉDENTARITÉ

Sédentarité : "Sitting is the new smoking" (la position assise est le nouveau tabagisme)

Nous voulions partager avec vous cette intervention du Pr François Carré, cardiologue du sport au CHU de Rennes, très investi depuis plusieurs années dans la lutte contre la sédentarité et l'inactivité physique.

La sédentarité, l'inactivité physique amènent au niveau mondial une véritable épidémie d'obésité, de diabète, de maladie cardiovasculaire, de cancers...

Il y explique la différence entre l'inactivité physique et la sédentarité qui sont deux choses différentes. Ainsi, on peut être actif physiquement et sédentaire.... ce qui pose un problème.

Il faut lutter à la fois contre l'inactivité physique et la sédentarité pour améliorer sa santé et/ou la conserver.

La première vidéo est une conférence de 44 minutes très instructive. En voir seulement les quinze premières minutes apporte déjà beaucoup de renseignements.

La deuxième vidéo est son audience devant une commission du Sénat afin de motiver les pouvoirs publics à investir dans le domaine de la prévention notamment par la promotion de l'activité physique.

Il explique notamment que la pratique d'une activité physique permet d'obtenir des effets bénéfiques pour la santé, dès de faibles niveaux de pratique (pour les plus inactifs). C'est déjà pas mal. Dans ce cas, l'obtention des bénéfices peut passer par de l'activité physique adaptée.

Néanmoins, tout effort pour augmenter le niveau d'activité physique récompensé par des bénéfices additionnels pour la santé.

Ils sont nombreux. Vous en connaissez sûrement un certain nombre. Mais, à mon avis, vous êtes loin d'imaginer l'ampleur de ces bénéfices... et peut-être celle de vos préjugés à ce sujet.

https://www.youtube.com/watch?v=5pOxZhOg4EE&t=394s&ab_channel=Dynacare%2Clemouvementpourlasant%C3%A9

Son intervention au Sénat en 2021 

https://www.youtube.com/watch?v=4vI4J89eyk0&t=28s&ab_channel=UnCurieux

Luttons ensemble...

Que disent en les recommandations de l'OMS sur le niveau d'activité physique préconisé? Les choses ont changé ces 2-3 dernières années.

 

Page du site de l'OMS à ce sujet.

exercice physique sport

ACTIVITÉ PHYSIQUE (2) : activité physique adaptée-reprendre de zéro

Activité physique adaptée : débuter de "zéro" en sécurité.

"Docteur, je ne pourrai jamais faire de sport ! Je suis trop vieux (vieille), trop gros(se)... J'ai mal partout."

Cette section parle des activités physiques particulièrement adaptées pour des personnes très déconditionnées, en particulier âgées ou en mauvaise condition physique.

Différentes raisons peuvent expliquer ce déconditionnement important :

- personnes âgées (peur de sortir, de tomber...) ; 

- fonte musculaire (en rapport avec une dénutrition, une hospitalisation récente, une immobilisation) ;

- obésité et surpoids important associés à une grande sédentarité.

Ces facteurs (et d'autres) peuvent se combiner et conduire à une sédentarité et une inactivité physique importante.

L'inactivité physique entraîne, à son tour, une perte de capacité physique, de force musculaire.... puis une limitation encore plus importante dans les gestes de la vie quotidienne ainsi que des risques de chutes et d'entrée dans la dépendance (notamment pour les plus âgés).

Il est actuellement prouvé que la pratique d'activité physique est bénéfique pour la santé de chacun, même dans les maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, maladies rénales, cancers...). 

Ces activités doivent être adaptées en fonction de l'état de forme et les possibilités de chacun (handicaps éventuels). Les bénéfices apparaissent d'autant plus vite que le déconditionnement à l'effort est important.

L'activité physique adaptée permet à l'immense majorité des gens de tirer des bénéfices pour la santé.

"Je suis très déconditionné à l'effort ... bouger? pour moi, c'est impossible !"

Voici deux vidéos réalisées par le service de Médecine physique et rééducation du CHU de Besançon qui vous feront sans doute mentir...

La première présente des exercices facilement réalisables en position assise.

La seconde montre des exercices à réaliser debout avec l'aide d'une chaise (pour aider l'équilibre). Ces exercices ne nécessitent pas de matériel spécifique.

https://www.youtube.com/watch?v=okCzIoOo8ww&ab_channel=CHUdeBesan%C3%A7onhttps://www.youtube.com/watch?v=9xMVyIzOx6g&t=986s&ab_channel=CHUdeBesan%C3%A7on

"Je pense pouvoir faire de l'exercice mais je ne suis pas (du tout) en forme"...

Les deux vidéos suivantes sont un peu plus difficiles que les précédentes mais peuvent normalement être réalisées par beaucoup de personnes.

La première présente à nouveau des exercices réalisés en position assise et la seconde des exercices réalisés en position debout.

Ces exercices ne nécessitent pas de matériel spécifique.

https://www.youtube.com/watch?v=GqE6lbzIhlU&ab_channel=CardioRunProductionhttps://www.youtube.com/watch?v=tTIS93TAj9Q&ab_channel=CardioRunProduction

Vous avez tout à gagner à (re)commencer une activité physique régulière pour améliorer votre santé ou la préserver.

Pour commencer, faites ces exercices 2-3 fois par semaine, pas plus. Vous pouvez avoir quelques courbatures. Ce n'est pas du tout sûr et c'est tout à fait normal. On recommence après 48-72 heures.

Les autres jours, soyez les plus actifs possible, plutôt sur des activité en endurance. 30-60 minutes de marche par jour en étant un peu essoufflé mais encore capable de parler, c'est tout à fait bien. On peut aussi utiliser le vélo d'appartement.

Au fil des semaines, on augmente progressivement le nombre et/ou la durée des séances.

Ce sera un excellent début!

Bonne activité physique !

le 07/06/2022la

exercice physique sport

ACTIVITÉ PHYSIQUE (1) : recommandations de l’OMS

Recommandations (commentées) de l'OMS sur l'exercice physique

Cet article a pour but de pointer l'intérêt d'une activité physique pour tous, sujets en bonne santé mais aussi patients porteurs de pathologies chroniques. Ce texte s'appuie assez largement sur les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur la pratique d'une activité physique pour la santé. Différents passages de ce texte de référence sont cités ; certains d'entre eux sont commentés. Cet article rappelle brièvement :
  • l'intérêt pour la santé de la pratique d'une activité physique régulière.
  • les recommandations données pour la pratique à chaque âge de la vie (avant 18 ans, de 18 à 64 ans, au-delà de 65 ans)
  • et pour le cas particulier des patients porteurs d'affections chroniques.
Ce texte finit par une courte discussion sur l'arbitrage entre le volume et l'intensité de l'activité pour obtenir des bénéfices pour la santé.

Pratiquer : pour quels bénéfices?

Les bénéfices de la pratique d'une activité physique régulière sont maintenant bien établis par la littérature scientifique. Et cela, aussi bien pour des sujets sains en bonne forme que pour des personnes porteuses de maladies chroniques. Dans le contexte actuel "d'épidémie" d'obésité et de surpoids, l'incitation à la pratique d'une activité physique va contribuer à éviter un certain nombre de pathologies chroniques et d'augmenter l'espérance de vie de ces personnes. Chez les personnes porteuses de maladies chroniques et/ou âgées, l'activité physique régulière est bénéfique pour un certain nombre de raisons :
  • maintien de l'autonomie ;
  • amélioration de la qualité de vie et ;
  • souvent l'espérance de vie.
Chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires (notamment la maladie coronaire et l'insuffisance cardiaque), on observe également :
  • une augmentation de la qualité de vie,
  • une réduction des hospitalisations pour un problème coronaire ou pour insuffisance cardiaque.
  • souvent une augmentation de l'espérance de vie
Il faut bien le dire : bouger plus est un enjeu majeur pour chacun d'entre nous.
Chez les enfants et les adolescents, l’activité physique permet :
  • d’améliorer la condition physique (capacité cardiorespiratoire et aptitudes musculaires) ;
  • d’améliorer la santé cardiométabolique (pression artérielle, dyslipidémie, glucose et résistance à l’insuline) ;
  • d’améliorer la santé osseuse ;
  • d’améliorer les résultats cognitifs (réussite scolaire et fonctions exécutives) ;
  • d’améliorer la santé mentale (diminution des symptômes de dépression) ;
  • de réduire l’adiposité.
  • Chez les adultes et les personnes âgées, l’activité physique à des niveaux plus élevés permet :
  • de réduire la mortalité, toutes causes confondues ;
  • de réduire la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires ;
  • de réduire l’hypertension incidente ;
  • de réduire le nombre de cancers incidents spécifiques à un site (cancers de la vessie, du sein, du côlon ou de l’endomètre, adénocarcinome oesophagien, cancers de l’estomac et du rein) ;
  • de réduire le diabète de type 2 incident ;
  • de prévenir les chutes ;
  • d’améliorer la santé mentale (diminution des symptômes de dépression) ;
  • d’améliorer la santé cognitive ;
  • d’améliorer le sommeil ;
  • d’obtenir éventuellement un meilleur niveau d’adiposité.
  • OMS

    Ce que disent les recommandations pour la pratique

    Ces recommandations sont détaillées par tranche d'âge. Une grande part des objectifs est commune (notamment pour les activités en endurance). L'OMS recommande une durée hebdomadaire minimale d'activité physique modérée de 150 minutes mais incite à en réaliser plus (conseille une durée double). On se souvient de recommandations de 30 minutes d'activité physique trois fois par semaine il y a quelques années. C'était notablement insuffisant… le bénéfice était assez faible. Cela est expliqué par ce que les bénéfices de l'exercice physique augmentent à la fois avec la durée et l'intensité de la pratique. Certains points sont soulignés pour les plus jeunes (lutte contre la sédentarité croissante) ou pour les plus âgés et/ou ayant des maladies chroniques (préservation de l'autonomie).

    Les recommandations de l'OMS pour les enfants de 5 à 17 ans

    Les enfants et les adolescents de 5 à 17 ans :
  • devraient consacrer en moyenne 60 minutes par jour à une activité physique d’intensité modérée à soutenue, principalement d’endurance, tout au long de la semaine.
  • Des activités d’endurance d’intensité soutenue, ainsi que celles qui renforcent le système musculaire et l’état osseux, devraient être pratiquées au moins 3 fois par semaine.
  • Le temps de sédentarité devrait être limité, en particulier le temps de loisir passé devant un écran.
  • OMS

    Les recommandations de l'OMS pour les adultes de 18 à 64 ans

    Les adultes de 18 à 64 ans :
  • (1) devraient consacrer au moins 150 à 300 minutes par semaine à une activité d’endurance d’intensité modérée ;
  • (2) ou pratiquer au moins 75 à 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue ; ou une combinaison équivalente d’activités d’intensité modérée et soutenue tout au long de la semaine ;
  • devraient pratiquer 2 fois par semaine ou davantage des activités de renforcement musculaire d’intensité modérée ou supérieure - qui sollicitent les principaux groupes musculaires - celles-ci procurant des bienfaits supplémentaires pour la santé ;
  • peuvent porter à plus de 300 minutes la pratique d’une activité d’endurance d’intensité modérée ; ou pratiquer plus de 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue ; ou une combinaison équivalente d’activités d’intensité modérée et soutenue tout au long de la semaine, afin d’en retirer des bienfaits supplémentaires pour la santé ; et
  • devraient limiter leur temps de sédentarité. Remplacer la sédentarité par une activité physique quelle qu’en soit l’intensité (y compris légère) est bénéfique pour la santé ;
  • devraient tous s’efforcer de dépasser les niveaux recommandés d’activité physique d’intensité modérée à soutenue afin d’amoindrir les effets néfastes d’un niveau de sédentarité élevé.
  • OMS
    (1) Pour une activité telle que la marche (surtout sur terrain plat), il faut pratiquer plus de 150 minutes soit 2,5 heures par semaine pour obtenir un effet significatif ; l'idéal étant de réaliser plus de 300 minutes soit 5 heures par semaine.. (2) Quand l'intensité de l'exercice augmente, le même effet est obtenu pour une durée de pratique inférieure. Pour éviter l'augmentation trop rapide du niveau de difficulté, il est recommandé de fractionner l'intensité de l'exercice en alternant des phases brèves d'exercice plus intenses (inférieures à quelques minutes, en étant un peu essoufflé) avec des phases de récupération de faible intensité (de durée identique ou inférieure à la phase d'exercice plus intense). On observe alors une progression et un risque plus faible de problèmes ostéoarticulaires et cardiaques. L'augmentation de l'intensité de l'entraînement doit toujours être progressive (surtout quand on prend de l'âge et/ou on reprend une activité physique).

    Les recommandations de l'OMS pour les adultes de plus de 65 ans

    Les adultes de 65 ans et plus :
  • Les recommandations sont les mêmes que pour les adultes plus jeunes et ;
  • Dans le cadre de leur programme hebdomadaire de mise en forme, les personnes âgées devraient pratiquer des activités variées et à plusieurs composantes qui mettent l’accent sur l’équilibre fonctionnel et des exercices de force d’intensité modérée ou supérieure, 3 fois par semaine ou davantage, afin d’améliorer leur capacité fonctionnelle et de prévenir les chutes.
  • OMS

    Pour les personnes âgées de plus de 65 ans, il est recommandé de faire des exercices faisant travailler tous les groupes musculaires, comme de la gymnastique ou de la musculation légère par exemple afin de ralentir la fonte musculaire qui survient avec l'âge, maintenir l'autonomie et prévenir les chutes chez les plus âgés.

    Les recommandations de l'OMS pour les personnes souffrant d'affections chroniques

    Il est maintenant démontré que la reprise ou le maintient d'une activité physique régulière est bénéfique pour de nombreuses infections chroniques. Les personnes porteuses d'affections chroniques, en particulier de problèmes cardiaques, doivent impérativement faire le point avec leur médecin avant d'envisager toute reprise ou toute intensification d'une activité physique. Car, leurs problèmes de santé vont vraisemblablement conduire à une adaptation du mode d'activité physique et/ou de son intensité. Néanmoins, cette activité physique ne sera que très rarement contre-indiquée du fait des bénéfices très largement démontrés. L'éventuelle limitation concernera principalement le niveau d'intensité physique, certaines activités (en cas de prise d'un traitement anticoagulant par exemple).  Un avis médical reste impératif dans ce contexte. Une vidéo très intéressante à ce sujet  (intervention au Sénat du Pr François Carré, cardiologue du sport) : ICI
    Les personnes souffrant d’affections chroniques (hypertension, diabète de type 2, survivants du VIH ou du cancer) :
  • devraient consacrer au moins 150 à 300 minutes par semaine à une activité d’endurance d’intensité modérée ;
  • ou pratiquer au moins 75 à 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue ; ou une combinaison équivalente d’activités d’intensité modérée et soutenue tout au long de la semaine ;
  • devraient pratiquer 2 fois par semaine ou davantage des activités de renforcement musculaire d’intensité modérée ou supérieure - qui sollicitent les principaux groupes musculaires - celles-ci procurant des bienfaits supplémentaires pour la santé.
  • Dans le cadre de leur programme hebdomadaire de mise en forme, les personnes âgées devraient pratiquer des activités variées et à plusieurs composantes qui mettent l’accent sur l’équilibre fonctionnel et des exercices de force d’intensité modérée ou supérieure, 3 fois par semaine ou davantage, afin d’améliorer leur capacité fonctionnelle et de prévenir les chutes.
  • peuvent porter à plus de 300 minutes la pratique d’une activité d’endurance d’intensité modérée ; ou pratiquer plus de 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue ; ou une combinaison équivalente d’activités d’intensité modérée et soutenue tout au long de la semaine, afin d’en retirer des bienfaits supplémentaires pour la santé ;
  • devraient limiter leur temps de sédentarité. Remplacer la sédentarité par une activité physique de tout niveau d’intensité (y compris de faible intensité) est bénéfique pour la santé ; et
  • devraient tous (adultes et personnes âgées) s’efforcer de dépasser les niveaux recommandés d’activité physique d’intensité modérée à soutenue afin d’amoindrir les effets néfastes d’une sédentarité élevée.
  • OMS

    Faut t'il "se faire mal" pour avoir plus de bénéfices?

    bénéfices activité physique Il existe clairement une relation bénéfique entre le niveau d'activité physique et la réduction de la mortalité, en particulier cardiovasculaire (coronaires surtout). Le graphique de droite montre que le risque de mortalité cardiovasculaire était abaissé de 25 % après 4 heures de course à pied par semaine, et plus encore au-delà.. Pour obtenir le même bénéfice en faisant de la marche, il faudrait réaliser environ 8 heures par semaine. Mais peut-être moins en alternant de la marche rapide avec de la marche à allure normale. Cela à voir avec le niveau de dépense calorique réalisée. Le graphique gauche montre que la réduction de mortalité est plus importante lorsque l'exercice physique est assez soutenu. L'intensité d'effort est donc un paramètre important (mais attention de ne pas faire n'importe quoi surtout si vous êtes débutant!!). Il ne faut surtout pas en conclure qu'il faut faire des exercices physiques intenses dès que l'on reprend une activité physique. C'est tout le contraire. La plupart des patients de cette étude avaient repris une activité physique d'un niveau modéré leur permettant de réduire le risque de mortalité à 12 ans d'environ 30 %. On sait également que le nombre de séances faites par semaine est important. Le risque d'accident diminue avec l'augmentation du nombre de séances hebdomadaires. Idéalement, il faut réaliser au moins 3 à 4 séances par semaine car cela réduit le risque d'accident cardiaques mais aussi ostéo-articulaires (notamment pour des efforts plus intenses).  La durée hebdomadaire doit être supérieure à 150 minutes, mais cela est vraiment un minimum. Si votre niveau d'effort est très modeste, il faudra notablement augmenter la durée d'exercice  pour obtenir le même bénéfice. Pour augmenter l'efficacité sur la santé, il est recommandé de varier l' intensité des efforts (vitesse de marche, course, vélo... et charges en musculation). L'intensité de l'effort doit être augmentée progressivement au fil des mois de pratique. C'est très important. Pour augmenter progressivement l'intensité des efforts, on utilise le "fractionné", "interval training" : entraînement par intervalles. Ainsi, il est plus facile de faire des efforts plus intenses en alternant des phases d'allure rapide avec des phases d'allure plus lentes, répétées plusieurs fois de suite (5 à 10 fois) qu'en faisant un effort soutenu plus prolongé. Par exemple : - marche rapide durant 1 minute puis marche à allure normale durant 1 minute (5 à 10 fois). - footing assez rapide durant 1 minute puis footing lent durant 1 minute (5 à 10 fois). Au total : - avant de commencer : demander l'avis à son médecin si on reprend une activité physique après 35 ans chez un homme et après 45 ans chez une femme, si on a des problèmes de santé notamment cardiaques. - réaliser au moins 150 à 300 minutes par semaine d'exercice physique d'intensité modérée (voir plus car il y a encore des bénéfices) - si l'exercice physique est très léger, il faudra notablement augmenter la durée (probablement le double) pour obtenir des effets similaires.  - il est intéressant de varier les allures (vitesse) et donc l'intensité de l'effort, soit en augmentant temporairement la vitesse, soit en introduisant un peu de dénivelé. - il est intéressant de travailler la souplesse et également la force musculaire notamment lorsque l'on vieillit (perte de masse musculaire).

    En conclusion

     En résumé, tout le monde devrait avoir une activité physique minimale, la plus importante possible, à condition qu'elle soit adaptée à son état de santé et son âge. Les bénéfices sur la santé et le bien-être sont démontrés dès de faibles niveaux de pratique (mais ils seront assez modestes). Ils augmentent avec le niveau de pratique et son intensité. Et il n'est jamais trop pour commencer! L'activité physique n'est pas réservée qu'aux athlètes. Nous reviendrons dans d'autres articles sur les méthodes de (ré)entraînement pour la santé.

    Les pdf illustrés de l'OMS

    VOUS AVEZ MOINS DE 18 ANS VOUS AVEZ ENTRE 18 ET 64 ANS VOUS AVEZ 65 ANS ET PLUS VOUS SOUFFREZ D'UNE AFFECTION CHRONIQUE TOUT LE DOCUMENT (24 pages)
    hypertension artérielle causes

    HYPERTENSION ARTÉRIELLE (1)

    Hypertension artérielle : mesure, valeurs normales, enjeux

    1 - Définitions : de quoi parle t'on?

    Quelle est la bonne "tension artérielle", docteur ? Il est classiquement admis que la pression artérielle normale doit être inférieure à 14/9. 

    En fait, on devrait dire 140/90 mmHg. Le "14/9" français est une exception culturelle parmi d'autres.

    Au-delà de 140/90 mmHg (mesure au cabinet médical), on considère qu'il y a une hypertension artérielle.

    On devrait parler de pression artérielle (et non de tension artérielle). De la même façon, on devrait pas parler de pression en millimètres de mercure (mmHg).

    Alors il y a trois chiffres pour la systolique (premier chiffre, le plus élevé) et de chiffres pour la diastolique (2e chiffre). Par exemple, 152/87 mmHg ou 123/69 mmHg.

    On s'arrête à la mesure du cabinet médical? En fait, les choses ne sont pas si simples...

    2- La pression artérielle est un paramètre très variable.

    La pression artérielle est un paramètre biologique qui varie beaucoup et qui est sensible aux conditions "environnementales" (stress, effort…) Elle peut varier de minute en minute.

    A plus long terme, la pression artérielle augmente avec l'âge, en particulier la systolique.

    Les conditions de la mesure de la pression artérielle sont primordiales de manière à bien l'estimer. 

    Il est impératif de recourir à des mesures ambulatoires c'est à dire au domicile (MAPA ou automesure tensionnelle).

    3 - L'objectif de pression artérielle à atteindre n'est pas le même pour tout le monde.

    Tout comme les accidents de la route ne surviennent pas à partir d'une certaine vitesse, les accidents vasculaires ne surviennent pas soudainement à partir d'un seuil de pression artérielle.  La probabilité d'avoir un accident de la route dépend certes d'une vitesse excessive mais pas seulement. Elle dépend également de l'état de santé du conducteur (vue, audition, pathologie cardiaque susceptible de provoquer un malaise…) mais également d'une maladie préexistante risquant de se compliquer pour des chiffres de pression artérielle inférieure à 140/90 mmHg. Tout comme certains conducteurs vont plus facilement provoquer des accidents alors qu'ils roulent en dessous des limitations de vitesse...

    Le seuil de pression artérielle peut-être différent en fonction de l'âge, de la présence de maladies cardiovasculaires ou rénales, d'un diabète...

    Le seuil de pression artérielle normal peut-être revu un peu à la hausse chez les sujets âgés et fragiles car nous cherchons à limiter le risque de chute. Cela permet d'être un petit peu plus 'tolérants"... dans une certaine mesure. Il faut quand même traiter ces patients hypertendus !

    Le seuil de pression artérielle est revu à la baisse en présence d'une maladie cardiovasculaire (infarctus ou accident vasculaire cérébral) d'une insuffisance rénale.

    Il est également revu à la baisse quand le patient est à risque de développer une maladie cardiovasculaire (par exemple dans le diabète, insuffisance rénale). Une personne diabétique qui aurait un pression artérielle à 136/88 mmHg serait alors hypertendue et serait encore trop à risque…

    En cas d'anévrisme de l'aorte, la pression artérielle systolique devra être diminuée en dessous 120 mmHg pour éviter de "mettre trop de pression sur un vaisseau dilaté".

    4- Bref état de lieux : prévalence de la pression artérielle et son niveau de contrôle dans la population générale.

    L'hypertension artérielle est le premier facteur de risque cardiovasculaire dans le monde. 

    Elle concerne 1/3 français, sa prévalence augmente avec l'âge. Elle survient principalement après 40 ans et parfois avant.

    L'hypertension artérielle est favorisée (comme le diabète) par l'augmentation de la prévalence de l'obésité dans la population générale, elle-même associée à une sédentarité croissante.

    En 2022, l'hypertension artérielle reste à la fois mal diagnostiquée et mal traitée.

    Cela a été encore largement démontré dans une grande étude FLAHS 2019. Vous pouvez retrouver cette étude sur le site suivant : http://www.frhta.org/dangers_de_l_hypertension_arterielle.ph C'est une mine d'informations de qualité mais c'est très dense.

    5 -Les raisons d'un si mauvais contrôle de la pression artérielle.

    - la pression artérielle est difficile à mesurer précisément car elle est relativement variable. Les conditions de mesure doivent être strictes (au calme, au repos.... cf automesure tensionnelle)

    - un certain nombre de personnes ont un suivi médical insuffisant, donc pas de mesure régulière de la pression artérielle

    - la mauvaise observance des traitements antihypertenseurs (traitement non pris ou la plupart du temps oublié)

    - l'effet blouse blanche est parfois surestimé ("elle est toujours haute quand je vais voir le Docteur")

    - problème associé (par exemple syndrome d'apnées du sommeil).

    6 - les complications en perspectives en cas de mauvais contrôle de la pression artérielle : maladies cardiovasculaires en tout genre.

    - accidents vasculaires cérébraux ischémiques et hémorragiques (c'est le premier facteur de risque pour ce type d'événement)

    - infarctus du myocarde et maladie coronaire

    - artérite des membres inférieurs

    Mais aussi des :

    - insuffisances rénales chroniques pouvant conduire à la dialyse.

    - démences ; 

    - perte de la vue par atteinte de la rétine dans les hypertensions artérielles sévères non traitées.

    Bref, il faut prendre hypertension artérielle au sérieux : bien la dépister et bien la traiter pour éviter des complications.

    Et pour mieux appréhender le risque cardiovasculaire, il est important d'obtenir une mesure ambulatoire d'une pression artérielle. Cela peut être obtenu soit par des automesures tensionnelles, soit par un holter tensionnel ou MAPA.

    infarctus coronaires cardiologue dijon val

    L’INFARCTUS (1)

    L'infarctus

    Un maladie plus générale qui ne concerne pas que le coeur

    Aujourd'hui, les maladies cardiovasculaires représentent en France la 2e cause de mortalité juste après les cancers. Avant 2004, les maladies cardiovasculaire étaient la première cause de mortalité (le pronostic de cette maladie s'est amélioré au fil des décennies avec l'arrivée de nouveaux traitements médicamenteux ou interventionnels (stents, pontages…) mais aussi une meilleure prévention.

    Néanmoins, il reste encore pas mal à faire dans le domaine de la prévention.

    Causes des maladies cardiovasculaires

    La structure des artères est dégradée par la formation d'athérome. Il s'agit d'une sorte de boue composée de cristaux de cholestérol et d'autres produits, plus ou moins dure (assez souvent associée à de la fibrose ou des calcifications).

    Cet athérome se dépose par l'intérieur dans la paroi des artères qui s'épaissit au niveau des dépôts. 

    Comme le calibre du vaisseau est relativement fixe, si le dépôt est important dans une zone, cela conduit à un rétrécissement de la lumière de l'artère (là où peut s'écouler le flux sanguin) à ce niveau.

    Mode d'évolution et de progression de la maladie

    Mode chronique : obstruction progressive des artères par dépôt d'athérome.

    En cas d'accumulation localisée importante et progressive, la lumière artérielle va se réduire de plus en plus. A ce moment , il va se produire une réduction progressive significative du flux sanguin dans la zone irrigués par cette artère. 

    Dans certaines situations, le déséquilibre entre l'apport de sang (et donc d'oxygène) et les besoins de l'organe ou du muscle irrigué (par cette artère à la lumière rétrécie), va conduire à une souffrance transitoire de l'organe ou du muscle. Cela survient principalement à l'effort lorsque le débit dans les artères doit augmenter pour fournir plus d'oxygène aux muscles en plein travail.

    Cette souffrance se traduit habituellement par des symptômes (angine de poitrine en cas de rétrécissement coronaire, crampes dans la jambe en cas d'artérite des membres inférieurs...)

    Au fur et à mesure que le rétrécissement de la lumière de l'artère devient plus sévère, des symptômes apparaissent pour des efforts de moins en moins importants car même dans ces situations un déséquilibre entre les apports et des besoins en oxygène va se produire en raison d'un débit insuffisant dans l'artère. Pour un même niveau de rétrécissement de la lumière de l'artère, les symptômes apparaissent pour des niveau d'effort similaire.

    Dans certaines situations (diabète), les symptômes peuvent manquer notamment en cas d'atteinte coronaire.

    Dans ce mode chronique, les manifestations cliniques apparaissent progressivement. Le traitement des patients dans ce mode chronique repose sur les médicaments et sur la modification éventuelle de l'hygiène de vie.

    Mode aigu : obstruction rapide des artères par thrombose (infarctus)

    Dans ce cas, l'obstruction artérielle apparaît plus rapidement en raison de la formation d'un thrombus (caillot) principalement plaquettaire. 

    Ce thrombus se forme quand la surface interne de l'artère est lésée. Cela survient surtout sur des artères déjà malades ayant des dépôts d'athérome. On parle principalement de rupture de plaque d'athérome. 

    La rupture de plaque d'athérome est souvent lié à un stress mécanique sur une paroi artérielle fragilisée. Elle est assez souvent déclenchée par un effort physique intense.

    La mise à nu de ces dépôts d'athérome par lésion de la surface interne de l'artère augmente fortement le risque de formation d'un thrombus.

    Parfois ce thrombus obstrue totalement la lumière de l'artère et être responsable d'une ischémie critique de la zone d'organe aux deux muscles dépendante de cette artère obstruée. Si l'artère reste totalement obstruée, une destruction des tissus dépendant de son irrigation se produit alors souvent. C'est l'infarctus du myocarde.

    Voici un schéma et une video (explications en anglais, mais déjà détaillées dans le texte ci-dessus > mode muet) illustrant la rupture de plaque et la thrombose (caillot).

     

     

    c'est l'obstruction de l'artère par le thrombus (ou caillot) qui conduit à l'infractus du myocarde.

    c'est l'obstruction de l'artère par le thrombus (ou caillot) qui conduit à l'infractus du myocarde.

     

     

    https://youtube.com/watch?v=flJsXOMhuK0

    Dans ce cas, il faut utiliser des traitements visant à désobstruer cette artère par exemple (coronarographie en urgence compte cadre d'un infarctus "syndrome coronarien aigu ST +"

    Ce thrombus peut obstruer partiellement la lumière de l'artère. Dans ce cas, il existe une souffrance partielle des tissus irrigués par cette artère. Il faut dans ce cas obtenir l'arrêt de la progression de la thrombose puis sa régression, principalement par différents traitements antiagrégants plaquettaires, des statines...

    En cas de "syndrome coronarien aigu ST -", les plus courants, on réalise une coronarographie si on a la preuve qu'un infarctus même minime s'est produit (cela se traduit par une élévation de la troponine).

    Dans ce mode aigu, les manifestations cliniques apparaissent assez brutalement suite à la constitution d'une thrombose artérielle plus ou moins obstructive. Le traitement repose sur une intervention médicamenteuse agressive voire l'utilisation de techniques invasives notamment la coronarographie et l'angioplastie coronaire dans le cadre des infarctus et des syndromes coronariens aigus (video ci-dessous).

    https://youtube.com/watch?v=p3z9FLYijrQ

    Types de maladies cardiovasculaires : une maladie qui concerne presque toutes les artères

    ll existe plusieurs types de maladies cardiovasculaires :

    - cardiopathie ischémique comprenant des infarctus du myocarde, syndrome coronaire aigu, syndrome coronaire chronique en cas d'atteinte des artères coronaires

    - accidents vasculaires cérébraux ischémiques en cas d'atteinte des artères cérébrales ou des artères du cou irriguant le cerveau (carotides internes, artères vertébrales).

    - artériopathie oblitérante des membres inférieurs en cas d'atteinte des artères des membres inférieurs.

    - atteinte d'autres artères (artères rénales, artères digestives…)

    Nous verrons dans d'autres articles les facteurs et situations à risque dans la maladie athéromateuse, les traitement utilisés et le mesures préventives.

    cardiologue dijon valmy cardiorenal insuffisance cardiaque

    INSUFFISANCE CARDIAQUE (3)

    Insuffisance cardiaque (3) : trop de sel (et d'eau) = danger !

    Pourquoi les oedèmes et la prise de poids?

    Lors des phases de décompensation de l’insuffisance cardiaque (ou lors de sa découverte), une prise de poids et des œdèmes sont souvent présents...

    Cette rétention d’eau est accompagnée d’une rétention de sel. D’ailleurs, c'est plutôt l'excès de sel qui aggrave la rétention d’eau. Toute consommation excessive de sel chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque conduit à une rétention d’eau plus importante. 

    Cette rétention hydrosodée (rétention d'eau et de sel) est favorisée par la moindre efficacité de la pompe cardiaque qui doit faire circuler cet excès volume de liquide et de sel dans la circulation sanguine vers le site d’élimination d’eau et de sel : les reins. 

    Cela augmente donc que la charge de travail d’un cœur déjà malade. Si les capacités d’élimination de l’organisme sont dépassés cela conduit à une accumulation corporelle et à la prise de poids. Les œdèmes peuvent concerner les jambes mais également les poumons.

    Les variations de poids

    Lorsque l’insuffisance cardiaque est contrôlée et stable (en phase d’équilibre), le poids est également stable car il existe un équilibre entre les entrées et les sorties de sel et d’eau. Le patient n’a pas d’œdèmes et le niveau d’essoufflement est nul ou modéré (car il peut exister d’autres problèmes comme une maladie pulmonaire type bronchite chronique, un surpoids, une fréquente sédentarité…)

    Les variations rapides du poids aussi bien à la hausse qu’à la baisse sont principalement liées à la mobilisation de volume d’eau. Elles sont souvent visibles au bout de quelques jours seulement. A condition d'observer ses jambes et suivre son poids. Prendre ou perdre de la masse graisseuse prend beaucoup plus de temps…

    Si le poids augmente rapidement, il existe une rétention d’eau et de sel dans l’organisme qui s’exprime assez souvent par des œdèmes. Inversement, si le poids baisse rapidement, une déshydratation est déjà en cours d’installation.  Dans les deux cas, cela n'est pas normal ; l'équilibre du moment est rompu.

    Principaux facteurs influençant les variations rapides de poids : ils sont en rapport avec un gain/perte de sel

    À la hausse

    • apport de sel et/ou d’eau trop importants (notamment par l’alimentation, parfois par la prise de compléments alimentaires ou de certains médicaments par exemple les anti-inflammatoires sans stéroïdiens.
    • élimination insuffisante de sel et d’eau pouvant être liée à différents facteurs (altération aggravée de la pompe cardiaque, un problème rénale…) Un facteur courant est la non prise du traitement, diurétique en particulier.
    • baisse trop importante du traitement notamment diurétique.

    À la baisse

    • apports insuffisants de sel et/ou d’eau. 
    • perte de sel et d’eau trop importante (vomissements, diarrhée, transpiration abondante…)
    • augmentation trop importante du traitement diurétique.

    Les médicaments du traitement de l’insuffisance cardiaque (et leur bon suivi) vont contribuer à cet équilibre. Les médicaments diurétiques induisent une perte de sel et d’eau au niveau rénal.

    L'augmentation du traitement diurétique permet de corriger rapidement les augmentations rapides de poids liées à rétention de sel et d’eau. 

    Aussi, cette perte de sel est rendue plus efficace par la réduction simultanée de la consommation de sel (surtout) et d’eau.

    Nous verrons plus précisément dans le prochain article l’importance et les modalités de la surveillance du poids.

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    INSUFFISANCE CARDIAQUE (2)

    Insuffisance cardiaque (2) : signes et symptômes

    L’insuffisance cardiaque se manifeste par différents symptômes et signes. 

    Ces symptômes sont surtout visibles lors de la découverte d’une insuffisance cardiaque ou lors de l’aggravation d’une insuffisance cardiaque.

    1 - La fatigue (asthénie)

    Elle est toujours présente au moins à l’effort, souvent accompagnée d’une réduction progressive des activités physiques habituelles («je n’y arrive plus alors que je le faisais il y a encore 3 à 6 mois").

    Cette fatigue physique est liée à un débit cardiaque insuffisant pour un effort donné. 

    Cette réduction du niveau d’activité s’accroit avec la sévérité de la maladie.

    2 - L'essoufflement (dyspnée)

    La dyspnée est souvent présente. Au début de la maladie, elle ne se manifeste qu’au cours d’efforts physiques (d’un niveau parfois assez élevé si la personne est habituellement très active). 

    Progressivement, la dyspnée survient pour des efforts de moins en moins importants. La limitation à l'effort est souvent permanente pour un type d'effort donné.

    Parfois même, la dyspnée est présente au repos, la nuit et oblige la personne a dormir en position assise. A ce stade, la prise en charge devient urgente (risque d'évolution vers un oedème pulmonaire aigü).

    Cette dyspnée est en rapport avec une stagnation d'eau dans les alvéoles pulmonaires. Cela rend plus difficile l'oxygénation du sang dans certaines parties des poumons.

    Au début, cette stagnation d'eau ne survient que transitoirement lors d'efforts (au début assez importants puis de moins en moins). Progressivement, cette stagnation d'eau au niveau des poumons devient plus permanente lorsque l'insuffisance cardiaque s'aggrave.

    Alors la dyspnée devient présente au repos et/ou la nuit. La stagnation d'eau est devenue quasi permanente dans différentes zones des poumons. La position assise au bord du lit avec les jambes pendantes soulage car, sous l'effet de la gravité, le surplus d'eau est concentré dans la partie inférieure des poumons.

    3 - Les oedèmes et la prise de poids

    La prise de poids est très souvent présente lors de la découverte ou des phases d'aggravation de l'insuffisance cardiaque. La plupart du temps, elle est d’évolution d’assez rapide (quelques jours ou semaines).

    Lorsque la prise de poids s'accentue, elle est alors souvent accompagnée l’oedèmes, de fatigue et d’essoufflement (dypsnée), parfois de difficultés alimentaire en raison d'une perte d'appétit ou de troubles de la digestion.

    Les oedèmes sont liés à la stagnation d’un surplus d’eau dans l’organisme. Ils sont localisés au niveau des jambes (effet de la gravité). Ils augmentent parallèlement à la prise de poids.

    Au niveau des jambes, on peut remarquer qu'on a du mal à mettre ses chaussures parce que les pieds sont gonflés, que les jambes prennent la marque des chaussettes,

    Parfois l'abdomen a aussi un peu grossi..

    Au début, cette prise de poids n'est souvent accompagnée d'aucun symptôme et passe souvent inaperçue mais le patient insuffisant cardiaque peut devenir pleinement acteur dans la prise en charge de sa maladie (éducation, autosurveillance et télésurveillance). Nous reviendrons ultérieurement sur ces point très importants.

    Dans l'article suivant, découvrez la raison des oedèmes et de la prise de poids.
    cardiologue dijon valmy cardiorenal insuffisance cardiaque

    INSUFFISANCE CARDIAQUE (1)

    Insuffisance cardiaque (1)

    Définition de l'insuffisance cardiaque

    L’insuffisance cardiaque est l’incapacité du muscle cardiaque à assurer normalement son rôle de propulsion du sang dans l’organisme. Elle peut survenir dans l’évolution d’un infarctus du myocarde, d’une angine de poitrine, d’une HTA… Sa fréquence augmente avec l’âge...

    Nous vous conseillons de lire de cette définition la suite sur le site d'Ameli

    Nous conseillons également de consulter l'excellente brochure insuffisance cardiaque de la Fédération française de cardiologie qui donne des explications relativement détaillées.

    Dans l'article suivant, les signes d'insuffisance cardiaque seront développés.

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