insuffisance rénale valmy

Potassium – Hyperkaliémie

Potassium - Hyperkaliémie

La kaliémie (potassium sanguin) fait partie du bilan sanguin de base surtout chez les patients atteints de maladie rénale chronique. Le taux normal est compris entre 3,5 et 5 mmol/litre. Avec une tolérance à jusqu'à 5,5 mmol/l dans certains cas. L'augmentation de potassium chez les patients insuffisants rénaux ne se manifeste que dans les stades plus avancés de la maladie. Dans certains cas, on peut trouver une kaliémie élevée (hyperkaliémie) au stade modéré d’insuffisance rénale dans un contexte du traitement avec des médicaments qui diminuent l'élimination rénale du potassium.

Quelles sont les conséquences d'une hyperkaliémie?

Au niveau cardiaque, une hyperkaliémie peut provoquer des troubles de rythme, dans certains cas graves qui nécessitent une prise en charge en urgence.. Le potassium intervient dans la contraction musculaire. Quelques symptômes comme des fourmillements au niveau des extrémités du visage ou des crampes peuvent être la conséquence d’une hyperkaliémie, mais la plupart du temps le patient ne présente aucun symptôme.

Quel est le traitement de l'hyperkaliémie ?

Si l'hyperkaliémie n'est pas sévère, une simple modification des habitudes alimentaires peut être suffisante pour normaliser la kaliémie. Parfois, une modification de l'ordonnance du traitement est nécessaire.

Recommandations diététiques

La plupart des aliments contiennent du potassium en plus ou moins grande quantité. La principale source de potassium dans l'alimentation est apportée par les fruits et les légumes surtout crus. Quelques consignes de cuisson pour réduire leur contenu de potassium : - Éviter les cuissons micro-ondes, vapeur, pression, four ou friture. - Éplucher, couper vos légumes et laisser les tremper 2 à 3 heures avant la cuisson. Changer l’eau avant la cuisson.

Quels sont les aliments les plus riches en potassium à limiter?

En pratique il faut essayer de ne pas manger dans la même journée plus de deux aliments riches en potassium. Sels de régime pauvres en sodium, qui remplace le chlorure de sodium par de chlorure de potassium. Les fruits secs et oléagineux : noisettes, noix, cacahuètes, dattes, pruneaux, bananes séchées, pistaches, abricots secs, châtaignes et marrons… Légumes secs : lentilles, haricots rouges et blancs, pois chiche. Ketchup et concentré de tomates. Pomme de terre, frites, chips. Légumes : avocat, champignons crus, épinards,, jour, artichaut, bettes. Chocolat, cacao en poudre, café soluble, nougats pâte d'amande. Levure de bière. Fruits : bananes, raisins, abricots, mélon, kiwis, cérises, fraises. Éviter les sodas. En pratique, il est conseillé de manger par jour : - une portion de légumes crus ; - une portion de légumes cuits ou pommes de terre ; - un fruit cru ; - un fruit cuit ou une compote. Il faut éviter l'automédication, particulièrement les anti-inflammatoires non stéroïdiens qui peuvent provoquer une augmentation de la kaliémie surtout en association avec d'autres traitements. Dans certains cas, les mesures diététiques ne suffisent pas et il est nécessaire d'introduire un traitement pour réduire la kaliémie comme le Kayexalate ou Resikali. Ce type de traitement réduit l'absorption intestinale de potassium.
regime hypoprotidique insuffisance rénale

Régime hypoprotidique en pratique

Régime hypoprotidique en pratique

Un régime riche en protéines accélère l'évolution de l'insuffisance rénale

L'élimination de déchets produits par le métabolisme (utilisation) des protéines consommées doit être faite par les reins. Il est donc conseillé de limiter la consommation quotidienne des protéines pour diminuer le travail des reins.

Les protéines sont en majorité d'origine animale, mais aussi quelques végétaux peuvent contenir des quantités considérables de protéines. Il faut en tenir compte si la consommation est très importante.

Au stade IV et V de lmaladie rénale chronique, (MRC), on recommande une  consommation de protéines entre  0,6-0,8 g /kilogramme de poids idéal/jour. 

Comment calculer son poids idéal (PI)? 

On définit le PI à l'aide de l'IMC (index de masse corporelle).

 Pour un IMC idéal de 24  PI  = 24 x taille em²

Exemple : pour une personne de 1,70 m, le PI serait  de 69,3 kg (PI= 24 x 2,89). Les besoins journaliers en protéines seraient donc de : 0,8 x 69,3 Kg = 55,4 g. 

En pratique, cette personne ne devrait pas consommer plus de 55 g de protéines par jour.

Vous pouvez trouver une petite liste avec quelques exemples de quantité de protéines. 

Attention, une restriction trop sévère peut conduire à une dénutrition donc il faudrait être attentif surtout chez les personnes âgées pour qui on recommande habituellement 1 g/kg/protéines par jour.

Aliments Quantité de protéines en grammes
Escalope de poulet 120 g32
Steak haché 100 g26
1 boîte de thon 80 g21
pâtes ou de riz cuit 100 g4
pain 80 g6
Un yaourt 125 g 5
fromage 30 g6
jambon 40 g10
2 oeufs13
lait 150 ml5
légumes secs 100 g8
2 chipolatas 110 g20
tofu 100 g15
céréales petit déjeuner 40 g3
amandes 30 g7
2 poissons panés de 60 g7
fromage blanc 100 g8
quiche 150 mg12
pizza 150 g15
Aliments Quantité de protéines (en grammes)

 

 

Escalope de poulet 120 g

Steak haché 100 g

1 boîte de thon 80 g

pâtes ou de riz cuit 100 g

pain 80 g

Un yaourt 125 g  

fromage 30 g

jambon 40 g

2 oeufs

lait 150 ml

légumes secs 100 g

2 chipolatas 110 g

tofu 100 g

céréales petit déjeuner 40 g

amandes 30 g

2 poissons panés de 60 g

fromage blanc 100 g

quiche 150 mg

pizza 150 g

 

 

32

26

21

4

6

5

6

10

13

5

8

20

15

3

7

7

8

12

15

protéger reins insuffisance rénale

Je protège mes reins

Insuffisance rénale chronique : je protège mes reins

1- Je surveille régulièrement mon poids

L’obésité, le surpoids peuvent être à l’origine des maladies rénales ou accélérer leur évolution. Il est nécessaire de manger sainement et d'avoir un exercice physique régulier.

2- Je réduis ma consommation de protéines et de sel

En moyenne, les français consomment 85 g de protéines par jour. Il est recommandé de ne pas dépasser 1 g/kg et par jour, et pas plus de 0,8 g/kg/j en cas d’insuffisance rénale. Chaque personne mange en moyenne 8 à 10 g de sel par jour. La recommandation est de 6 g de sel par jour, surtout en cas d’hypertension artérielle (HTA).

Conseils pour la réduction de la consommation de sel.

3- J'arrête le tabac

4- J'évite les produits néphrotoxiques*

Les anti-inflammatoires, certains antibiotiques, les produits de contraste à base d’iode utilisés pour le scanner ou examens vasculaires. Aussi, certains produits ou compléments alimentaires « naturels ou bio » peuvent êtres nocifs pour vos reins. Demandez toujours avis à votre néphrologue.

5- Je surveille régulièrement ma pression artérielle

L’hypertension artérielle (HTA) est une des principales causes d’insuffisance rénale chronique. Une cible de pression artérielle (PA) < 135/85 mmHg en auto-mesure ou MAPA est recommandé. Voire des chiffres encore inférieurs en cas de certaines pathologies rénales.

6 - Si je suis diabétique, je surveille le contrôle de mon diabète

Il faut contrôler votre Hb A1c avec un objectif < 7 %

7- Je surveille mon cholestérol

Il faut un LDL < 1 g en cas d’insuffisance rénale chronique, voire moins en cas d’autres pathologies  associés (notamment en cas de maladie artérielle (accident vasculaire cérébral, infarctus...)

8 - Je m'hydrate correctement

Il faut boire 1,5 l d’eau par jour (sauf avis contraire de votre médecin) et adapter l’hydratation à vos activités et à la température ambiante (boire plus s'il fait chaud).

9 - Je dois avoir un carnet vaccinal à jour

La maladie rénale diminue la réponse de votre système immunitaire et les infections peuvent aggraver une insuffisance rénale.

10 - Je préserve mes veines

Eviter les prises de sang itératives, grouper les ordonnances de prises de sang de différents spécialistes pour tout faire le même jour. Si possible, demandez de faire les prélèvements sur les dos des mains. Télécharger/imprimer le document
  • néphrotoxique = toxique pour les reins.
diététique insuffisance rénale

Conseils diététiques chez le patient insuffisant rénal

Le but de cet article est de donner quelques conseils généraux.
Ces conseils diététiques doivent s'adapter à chaque patient selon ses habitudes alimentaires, les autres pathologies associées (insuffisance cardiaque, diabète, hypertension…), son âge, son poids, l’activité physique,  le type de maladie rénale (présence de protéinurie).

1-Normaliser ou réduire les apports en protéines

l faut apporter suffisamment de protéines, sans excès pour limiter la production des déchets et le travail d’épuration des reins. De cette façon, on pourra ralentir la progression de la maladie rénale. En France, la consommation moyenne de protéines est de 85 g/jour alors que la recommandation est de 45 à 65 g/jour pour un patient qui pèse entre 55 et 80 kg, ce qui correspond à 0,8 g/kilogramme/jour. Le besoin en protéines est augmenté  à 1 g/kg/jour chez la personne âgée. Attention, une restriction trop sévère peut conduire à une dénutrition et une faiblesse musculaire. Dans l'alimentation, les protéines se trouvent autant dans les aliments d'origine animale que végétale. Les viandes, poissons, volaille, œufs, produits laitiers mais aussi les légumes secs sont les aliments les plus riches en protéines. D'autres aliments moins peuvent devenir une source importante des protéines si on les mange en une grosse quantité, (pâtes, riz, pain). En pratique, on recommande la consommation de 0,6 à 0,8 g de protéines par kilo de poids idéal au maximum à partir du stade IV (débit de filtration glomérulaire < 30 ml/min). Comment calculer son poids idéal (PI)?  A l'aide de l'IMC, on définie le poids idéal. Pour un IMC de 23 à 25  donc PI= 24 x taille m2. Ex: Pour une personne de 1,74 m le poids idéal est = 24 x 3,027= 72, 6 Kg.

2- Le sel

Élément clef dans la prévention des maladies rénales. Il joue un rôle important dans la régulation de la pression artérielle, la rétention d’eau.On considère que les aliments non salés (viande, légumes, laitages,  féculents…) apportent  déjà 2 g grammes de sel. Il vous reste donc 4 g qui peuvent être apportés par du sel ou bien des aliments déjà salés comme le pain, les biscottes, le fromage, les conserves…

3- Alimentation équilibrée avec un apport énergétique suffisant adapté à vos besoins.

Poursuivre la lecture
insuffisance rénale néphrologue

INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE (3)

Traitement de l'insuffisance rénale chronique (deuxième partie)

1 - La décision de passage en dialyse

Quand l’insuffisance rénale arrive au stade 5, le traitement d’épuration du sang par une dialyse ou un rein transplanté est nécessaire. Le néphrologue est le seul spécialiste qui pourra vous préparer et prendre la décision  de débuter le traitement.

Cette décision ne dépend pas d’un seul facteur.

Le taux de créatinine et de débit de filtration glomérulaire (que vous pouvez trouver dans les résultats d’analyse comme  DFG CKD) est un des paramètres mais pas le seul pour décider de débuter le traitement. Il n’existe pas un chiffre exact mais généralement, on commence à partir de moins de 10 ml/min de DFG.

On peut décider de commencer avant chez certains patients atteints d’autres maladies comme l’insuffisance cardiaque, la dénutrition. Ou beaucoup plus tard chez les patients en bon état général, peu symptomatiques, sans complications majeures.

Cette étape de la maladie est une période de vulnérabilité physique et psychologique et peut être la plus difficile. Passer du stade de patient suivi pour une  maladie rénale au stade de patient dialysé ou greffé est un pas essentiel dans la vie d’une personne atteinte d’une maladie rénale. 

Votre néphrologue, votre médecin traitant et surtout votre entourage vont vous accompagner dans cette étape pour arriver à dédramatiser la dialyse. Éviter de vous isoler, essayer de maintenir une activité professionnelle, sportive, sociale est fondamental.

2 - Les types de dialyse

 La dialyse ne doit pas devenir le métronome de la vie du patient ; pour cela le choix du méthode est très important. Toutes les techniques sont d’une efficacité équivalente. Le patient doit choisir le traitement qui s’adapte le mieux à son mode de vie.

Il existe deux modalités de dialyse à domicile ou au centre de dialyse et la greffe rénale. 

- la dialyse péritonéale est une technique faite exclusivement à domicile qui peut se pratiquer aux différents niveaux d’autonomie, complètement assisté ou aidé par une tierce personne, généralement une infirmière formée , ou en autonomie complète.

- l’hémodialyse est une technique qui peut se pratiquer dans une unité de dialyse ou à domicile. Il existe  différents types d’unités de dialyse avec différents niveaux de complexité.

 L’hémodialyse à domicile est aussi une possibilité qui devient plus accessible les dernières années grâce au développement des machines de dialyse adaptées exclusivement  pour le domicile. 

3- la transplantation rénale

-La transplantation rénale: si le néphrologue considère que le patient est potentiellement éligible pour une greffe rénale, il va lui proposer cette possibilité de traitement.

Le parcours pré-greffe (ou pré-transplantation) consiste à réaliser les examens nécessaires afin de éliminer la présence d'une contre-indication à la greffe rénale.

Le néphrologue doit préparer un dossier complet avant de présenter le patient à une équipe de greffe. La greffe d’organes se fait exclusivement dans les hôpitaux universitaires.

Il est très important de parler avec votre néphrologue de la possibilité de greffe de donneur vivant. Car, devant la pénurie d'organes, la possibilité de don ne concerne pas seulement un membre direct de la famille mais aussi le conjoint, des amis.

Articles en rapport : 

INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE (1)

INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE (2)

insuffisance rénale néphrologue

INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE (2)

Traitement de l'insuffisance rénale chronique (première partie)

Le traitement dépend du stade de l’insuffisance rénale.

1 - Traitement de l'insuffisance rénale aux stades 1 et 2

Dans les premiers stades, le traitement consiste à ralentir l’évolution de l’insuffisance rénale et éviter les complications futures:

    • éviter tout facteur pouvant provoquer une décompensation de la maladie, et d’en ralentir la progression.
    • prévenir les complications cardio-vasculaires (infarctus, accidents vasculaires
      cérébraux…) car c’est la première cause de mortalité chez les patients au stade avancé de la maladie rénale.

Le traitement se décline en plusieurs volets  : 

  • Régime hypoprotidique (pauvre en protéines), un apport de 0,8 à 1 g de protéines/kg/jour.
  • Eviter les produits toxiques pour les reins (anti-inflammatoires, produits de contraste iodés lors d’examens radiologiques, certains antibiotiques) ;
  • Prendre en charge les facteurs de risque cardio-vasculaires (surpoids, sédentarité, augmentation du cholestérol, tabac, hypertension artérielle, diabète)
  • Préserver les veines est très important afin de les utiliser dans le futur pour épurer le sang par la dialyse. Le néphrologue pourra vous indiquer les examens biologiques réaliser et dans quelle fréquence afin d’éviter des prises de sang inutiles pouvant léser le système veineux des bras.
  • réduire le risque d’infection avec la progression de l’insuffisance rénale, le système immunitaire est moins efficace, le risque infectieux augmente et la réponse immunitaire aux vaccins diminue. Pour cela, il est très important de tenir un calendrier vaccinal à jour, et vacciner contre l’hépatite B au stade précoce de la maladie pour avoir un taux d’anticorps protecteur. Le risque d’être infecté par le virus de l’hépatite B est plus fréquent dans la population de patients dialysés ou greffés et peut être évité par une vaccination efficace.

Ces recommandations restent valables aux stades suivants (plus avancés).

2 - Traitement de l'insuffisance rénale aux stades 3 et 4

A partir du stade 3, il faut prendre en charge d’autres complications:

    • ° traitement de l’anémie (manque des globules rouges),
      ° traitement des maladies liées à une mauvaise régulation du calcium et du phosphore dans l’organisme : maladie osseuse rénale, les calcifications vasculaires et des valves cardiaques,
      ° traiter l'acidose métabolique (acidité du sang due à l’insuffisance d’élimination d’acides par le rein),
      ° traiter l'hyperkaliémie (excès du potassium),
      ° traiter l’hyperuricémie (élévation de l’acide urique dans le sang qui peut provoquer, entre autres, une crise de goutte ou inflammation des articulations).

     

    A partir du stade 4, on peut commencer à se préparer pour un traitement de suppléance (dialyse et/ou transplantation rénale).

    3 - Traitement de l'insuffisance rénale au stade 5

    Au stade 5, lors que les reins ne sont plus capables d’assurer la fonction de filtration, les déchets, l’eau et le sel commencent à s’accumuler, une dialyse ou la greffe rénale seront nécessaires quand cette accumulation de déchets deviendra dangereuse et entraînera un risque élevé de complications majeures et sévères.

    La prise en charge précoce par un spécialiste permet de préparer le patient (sur le plan physique et psychologique) pour ce changement dans sa vie, et permet au patient d’avoir un « vrai choix » dans le traitement.

    Le néphrologue pourra vous aider à faire votre choix entre une technique de dialyse à domicile ou au centre de dialyse et aborder avec vous et votre entourage la possibilité d’une greffe rénale si votre état de santé ne s’y oppose pas.

    Articles en rapport : 

    INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE (1)

    INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE (3)

  • insuffisance rénale néphrologue

    INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE (1)

    Qu'est ce l'insuffisance rénale?

    1 - Présentation/définition

    Le rein est un organe indispensable à la vie. Il assure de nombreuses fonctions telles que:  - éliminer les déchets de l’organisme, - maintenir une hydratation normale, - maintenir la production des hormones et des vitamines indispensables à certains fonction (équilibre de la pression artérielle, métabolisme osseux, production de globules rouges). L’insuffisance rénale est un processus insidieux, l’absence de symptômes rend  nécessaire le dépistage biologique.  L’estimation de la fonction rénale est réalisée par le dosage de la créatinine en sang. La créatinine est un déchet d’origine musculaire permettant d’évaluer la filtration rénale ou épuration. Moins le rein filtre, plus la créatinine augmente dans le sang. La créatinine peut varier de 60 à 120 µmol en fonction de l’âge, de la masse musculaire, du sexe.  A partir de la créatinine, on peut calculer la filtration rénale, avec une formule appelée débit de filtration glomérulaire (DFG). Celle-ci exprime combien millilitres de sang sont filtrés chaque minute par le rein (en ml/min). Il existe plusieurs formules. On considère que le DFG est normal s’il est supérieur à 90 ml/minute.  La sévérité de l’insuffisance rénale est côtée par stades (de 1 à 5) en fonction de la valeur du DFG : supérieur à 90 ml/min : stade 1 entre 90 et 60 ml/min : stade 2 entre 60 et 45 ml/min : stade 3A entre 45 et 30 ml/min : stade 3B entre 30 et 15 ml/min : stade 4 inférieur à 15 ml/min : stade 5

    2 - Les causes de l'insuffisance rénale ou maladie rénale

    A partir de 40 ans, les reins commencent à vieillir et on considère normal de perdre environ 1 ml de filtration par an (soit 1 ml/minute de DFG).  Une insuffisance rénale stade 1 ou 2 est physiologique (considérée comme normale) chez un adulte de > 75 ans et, en général, ne nécessite pas d’une consultation chez un spécialiste. En revanche, une protéinurie significative (présence persistante de protéines en quantités anormales dans les urines) nécessitera toujours une consultation spécialisée. L’hypertension artérielle, le diabète, l’obésité vont accélérer ce processus de vieillissement et seront responsables d’une aggravation de l’insuffisance rénale. A noter qu’ils sont aussi des causes d’apparition d’insuffisance rénale. D’autres maladies immunitaires, congénitales, héréditaires, infectieuses, ou certains médicaments ou toxiques peuvent aussi être à l’origine d’une maladie rénale. On estime que près d’un Français sur 10 est concerné par une maladie rénale. 

    3 - Les symptômes de l'insuffisance rénale

    C’est une « maladie silencieuse » car, durant les premiers stades de la maladie, le patient ne remarque aucun symptôme.  D’autre part, comme toute maladie chronique, le patient s’habitue aux changements et ne remarque pas l’apparition de certains symptômes, comme la fatigue, perte de goût, de l’appétit ou de la libido.  Des symptômes tels que des oedèmes (les mains ou pieds enflés), un essoufflement n’apparaissent qu’au stade très avancé ou quand l’insuffisance rénale s’associe à une insuffisance cardiaque.  Pour cette raison, les analyses biologiques sont indispensables au dépistage, au suivi et au traitement de l'insuffisance rénale.

    4 - Evolution de l'insuffisance rénale

    Une fois que le processus de l’insuffisance rénale est déclenché, il est irreversible.  La prévention est importante pour éviter l’apparition de la maladie et en ralentir l’évolution.   Il est primordial de traiter précocement et, de façon optimale, le diabète, l'hypertension artérielle, le obésité… car ce sont les principaux facteurs à la fois responsables de l’apparition et de l’aggravation de l’insuffisance rénale. Quand l'insuffisance rénale est installée, les traitements servent à en ralentir l'évolution et traiter les complications. Lorsque le DFG est inférieur à 45 ml/min, un suivi néphrologique est indispensable. De même lorsqu'il existe une protéinurie significative persistante.

    Articles en rapport : 

    INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE (2)

    INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE (3)

    calculs urinaires

    Prévention de la lithiase urinaire

    Recommandations diététiques pour éviter la récidive de calculs.

    La lithiase rénale est une maladie fréquente et en augmentation. 10% des hommes et au mois 5% des femmes auront au moins un épisode de lithiase au cours de leur vie. C’est une maladie récidivante, d’ou l’intérêt de mettre en place toutes les mesures possibles pour éviter la récidive.

    Il existe différents types de lithiases...

    LIRE LA SUITE
    recommandation consommation de sel

    Recommandations sur la consommation de sel

    Comment diminuer la consommation de sel

    Sel  : consommation réelle et recommandations actuelles

    Aujourd'hui, la consommation de sel en France est d’environ 8 g/jour. Parfois, la consommation est nettement plus importante (12-15 g/j voire plus).

    Les recommandations en la matière préconisent une consommation de sel limitée à 6 g/jour. Surtout pour un patient hypertendu ou insuffisant cardiaque... L'OMS parle même de 5 g/j.

    On recommande une diminution de la consommation de sel et des produits salés pour améliorer le contrôle de la pression artérielle (chez l'hypertendu) et éviter les oedèmes pulmonaire ou des membres inférieurs (chez l'insuffisant cardiaque).

    Le sel est naturellement présent dans la plupart des aliments... Alors, même avec de bonnes intentions, on peut vite sous-estimer sa consommation.

    On peut calculer la consommation de sel quotidienne à partir du contenu de sodium éliminé dans les urines sur 24 heures. Cela est rarement fait en pratique en cardiologie, un peu plus souvent en néphrologie. 

    Les aliments les plus riches en sel sont :

    - la charcuterie : terrines, foie gras, viande, poissons fumés, jambon, saucisses ; 

    - les plats cuisinés : pizzas, quiches, choucroute, cassoulet, potage déshydraté et plats préparés surgelés (sauf les légumes surgelés non préparés)

    - les fromages particulièrement riches en sel : roquefort, bleu, mimolette, feta, comté, parmegiano. Privilégier la consommation des yaourts et du fromage blanc.

    - les condiments : la moutarde, la mayonnaise du commerce, les bouillons, le concentré de tomates, cornichons, ketchup ;

    - les conserves surtout de poisson, viandes, légumes ;

    - Produits de la mer : crustacés coquillages, plats préparés à base de poisson ;

    - boissons salées : l’eau Vichy Célestin, Saint-Yorre, Badoit, Quezac. Jus de tomate.

    - biscuits  apéritifs, chips, cacahouètes, olives.

    - pain en général mais surtout les biscottes, viennoiseries, pâtisseries, pain de mie, pains aux noix, aux olives aux lardons…

    - beurre salé ou  beurre demi-sel.

     

    En pratique pour réduire la consommation de sel

    - limiter le sel et les bouillons cubes lors de la cuisson et ne resaler pas à table ;

    - privilégier les épices, aromates et herbes aromatiques ;

    - n’utilisez pas de sel de régime (très riche en potassium) ;

    - attention aux appellations « sel de Guérande », « sel de céleri » ; il s’agit toujours de sel...

    - privilégier les produits frais ou surgelés non cuisinés, limiter les conserves.

    - privilégier les fromages frais, fromage blanc et limiter la consommation de fromage.

    - si vous consommez de l’eau gazeuse, préférez la Salvetat, San Pellegrino ou Perrier.

    - lisez les étiquettes de vos produits courants pour connaître leur teneur en sel.

    - si vous êtes invité ou si vous allez au restaurant, évitez l’accumulation de plusieurs aliments riches en sel, évitez de consommer d’autres aliments riches en sel au cours de la journée.